mardi 23 mars 2010

Le Myanmar : pays de bonheur et d'espoir!

Ça fait longtemps que je n'ai rien affiché sur le blog pour la simple et bonne raison que le site de blogspot (ainsi que tous les sites de blogs) sont bloqués au Myanmar. Pas de quoi s'étonner dans ce pays gouverné par une junte militaire autoritaire qui n'aime pas particulièrement l'idée d'ouvrir son pays au reste du monde.... ou plutôt que son pays s'ouvre au reste du monde.

Pourquoi est-ce que malgré ça... moi '' l'anti-injustice'' j'ai décidé d'y aller ?

Aller au Myanmar : pour ou contre ? Là est la question!

Certains disent que venir au Myanmar c'est supporter la junte militaire. Il y a un certain temps, Aung San Suu Kyi (prix Nobel de la paix qui est assignée à sa résidence par la junte depuis des années) faisait partie de ceux qui ne veulent pas de touristes qui remplissent les coffres du gouvernement. Aujourd'hui, son discours a changé. Ça fait si longtemps que le pays est isolé qu'elle pense maintenant qu'il est bon que son peuple ait des contacts avec l'extérieur et réalise que sa situation doit changer. C'est vrai que le tourisme n'est sûrement pas le meilleur vecteur de communication, mais ça en est un, on ne peut le nier.

La question était donc : est-ce que j'écoute le peuple qui veut voir des voyageurs ou j'écoute ceux qui veulent empêcher que plus d'argent aille à la junte? L'entre deux que j'ai trouvé est le suivant : je vais y aller, parler avec les gens et faire tout en mon pouvoir pour dépenser mon argent de façon réfléchie. C'est certain qu'une partie de mes dollars vont aller à la junte. C'est inévitable. Toutefois, moins je paie mes trucs chers, moins ils en ont. Si je mange dans des petits restaurants et dors dans des petites guesthouses privées, je fais une bonne affaire. Pour ce qui est des sites pour lesquels il faut payer une entrée, j'en ai choisi 3 sur les dizaines disponibles. De plus, ont a vite oublié (malheureusement) les régions reculées qui sont interdites aux voyageurs à moins d'acheter un permis et de s'y rendre en train (service du gouvernement avec lequel les touristes sont OBLIGÉS d'acheter un billet de première classe), en avion ou en bateaux gouvernementaux et parfois se voir obligés d'engager un guide autorisé par la junte

Je ne peux pas tout éviter, mais je peux faire des choix et limiter mon implication. LA pire chose à faire, c'est venir au Myanmar avec un groupe organisé. Premièrement, TOUT l'argent va au gouvernement et deuxièmement, les contacts avec les locaux se résument aux vendeurs à la sortie des lieux touristiques.

En plus... en venant dépenser de façon limitée, je fais chier la junte puisque je ne les enrichis presque pas et je permets un contact de plus avec l'extérieur. Ce contact est politisé (quand les Birmans amène le sujet puisque je ne veux pas les mettre dans l'eau chaude à moins qu'ils le demandent, chose qui n'est pas rare), il leur ouvre les yeux (un peu du moins) sur tout ce qui leur est caché, sur un autre monde et surtout sur les possibilités auxquelles ils veulent croire sans trop oser, de peur d'avoir l'air idéalistes.

Jours 129 – 130 : Rangoon

Après une nuit de trajets aériens et de sommeil léger à l'aéroport de Bangkok, nous sommes arrivées à Rangoon, la capitale du Myanmar. Ça a été facile et rapide de sortir de l'aéroport, car il n'y a pas eu de questionnement ni de fouille. On se serait attendues au contraire, mais bon, j'imagine qu'ils se fient aux tonnes de papiers qu'ils nous font remplir juste avant l'arrivée.

Il faisait chaud, mais pas trop. Une Hollandaise (Anne) s'est jetée sur nous pour partager un taxi. Nous sommes toutes parties vers notre guesthouse. Déjà dans le taxi, nous nous disions que nous étions enfin de retour en ''voyage'' après les ''vacances'' thaïlandaises. Deux mondes. Nous sommes retournées en arrière, dans un pays peuplé de gens particulièrement aidants et attentionnés. En débarquant à la guesthouse, nous avons été charmées (et surprises) par tant de joie de vivre et de rires. Nous savions qu'ils étaient réputés comme étant de gens adorables... mais autant! Wow. Nous nous sommes faites servir en chantant par une jeune femme aux joues maquillées d'une poudre jaune. Les hommes et femmes s'étendent ça dans la figure pour se protéger du soleil et en profitent pour rendre le tout joli en faisant des motifs. Maquillage, foulards sur la tête et longyi ... ça peint un portrait très exact des habitants du Myanmar!

Notre arrivée se résume à une promenade dans le centre de la ville, à la recherche d'un endroit pour échanger de l'argent. Nous sommes arrivées ici avec tout l'argent nécessaire (il n'y a pas de guichet ni de service bancaire pour les touristes) en dollars américains. Nous avions lu que les dollars doivent être parfaits. Pas de petit coin plié, d'écriture ou quoique ce soit sur les billets, autrement, ils sont refusés. Les billets de 100$ obtiennent un meilleur taux de change que les 50$ qui eux, en obtiennent un meilleur que les 20$, etc. Dans la rue, le taux de change est le meilleur. Toutefois, les ''changeurs'' sont des arnaqueurs professionnels. Nous avions été averties. Comme nous ne trouvions nulle part où changer, nous avons décidé de s'essayer et de bien compter les billets. Malheureusement, comme tous les touristes que nous avons rencontrés par la suite, nous nous sommes faites avoir. Je pense que nous étions sur la voix de la réussite, mais que je me suis laissée impressionner par la gentillesse de tout ceux que nous avions rencontrés. J'ai fait confiance trop vite. Quand je me suis mise à compter attentivement, ils se sont énervés (j'aurais du réaliser à ce point là) et je me suis juste dépêchée au lieu de prendre mon temps et bref... ils sont partis en courant. Amélie était si fâchée et je comprends car c'est frustrant. Maintenant que nous avons découvert tous leurs trucs, j'aimerais bien recommencer l'expérience :)

Bref, nous n'avons pas changé beaucoup avec eux (une chance), mais nous sommes restées au niveau du marché noir. Nous sommes allées dans une boutique de couturier où notre ''changeur'' nous a expliqué toutes les tac tiques des malhonnêtes en nous disant qu'ils étaient faciles à reconnaître car tous Indiens. J'ai bien rit.

À part cet incident plutôt moche, nous avons pu observer notre nouvel environnement et se laisser charmer. Tout le monde en longyi, les bonjours et les sourires (même en pleine ville, alors que d'habitude ce genre de contact se fait surtout en campagne), les fils avec un sac au bout qui pendent de tous les balcons (ils servent de sonnette et de boîte aux lettres), les voitures en état lamentable (nous pouvions voir la route sous notre taxi et le chauffeur devait arrêter régulièrement pour visser quelque chose sous le capot!), etc. Nous sommes définitivement dans un pays hors du temps et pas encore à la merci du tourisme.

Le lendemain, après avoir trouvé un café Internet fonctionnel (le manque d'électricité et de connexion sont courants), nous sommes allées prendre un bus de 15 heures vers la ville de Nyaungshwe au Lac Inle.

Jours 131 – 132 – 133 : Lac Inle

Notre trajet de bus a été difficile. Au début, la route était très bonne. Nous sommes même passés dans une ville moderne qui ne cadrait pas du tout avec ce que nous avions vu de la capitale. Grosses rues larges, rondpoints fleuris et décorés, maisons immenses, propreté impeccable, barrières de sécurité, lampadaires, centre d'achat, cinéma, grosses voitures. Étrange.
Bref après ce tronçon en bon état, nous sommes arrivés sur des routes plus mauvaises (ou très mauvaises) et il a commencé à faire froid. L'air climatisé (ou petit vent frais) auquel nous avions droit durant l'après-midi n'a pas été arrêté. Toutefois, il a commencé à faire très froid. Si froid que tout le monde était caché sous de grosses couvertures avec des capuchons, des bas, etc. Une chance que nous avions notre sac de couchage. Les chauffeurs (ils se relayaient) avaient des manteaux d'hiver, mais personne ne pensait à arrêter l'air climatisé. Amélie est allée demander de la baisser... ce qu'ils ont fait pendant 10 minutes!! En plus de faire froid en dedans, il faisait froid dehors. L'autobus arrêtait aux 3-4 heures environ et nous étions obligés de descendre de l'autobus (!!). À chaque arrêt, tout le monde descendait manger quelque chose (ils ont l'air de manger tout le temps... déjeuner, dîner, souper, collations et entre collations).

Bref, nuit horrible qui s'est terminée quand nous avons été déposées dans un petit village duquel il fallait prendre un pick-up pour se rendre à notre destination finale. Nous avons payé le double du prix pour ledit pick-up puisqu'un Allemand pas au courant a accepté un prix 2 fois plus élevé que celui dont j'avais entendu parlé par d'autres voyageurs. (Avantage de jaser avec des voyageurs qui finissent leur séjour et qui sont plein de ressources!)

Nous avons demandé d'être conduits au Queen qui s'est avéré être une guesthouse merveilleuse. Les gens étaient évidement adorables, les déjeuners (qui sont toujours compris et copieux) étaient délicieux et les chambres toutes aussi géniales... Il n'y avait pas d'électricité souvent, mais ça a rendu le tout encore plus charmant!

Notre première journée, nous l'avons passé à se promener, à regarder et à manger. C'est la saison des avocats et des fraises... il faut en profiter!! Manger une guacamole avec des immenses galettes de riz, ça n'a pas de prix!

Le village où nous étions était certainement très touristique car c'est là qu'il y a le plus de guesthouses, mais ça ne se sentait pas du tout. Une ville touristique ici a une dizaine de touristes... peut-être plus, mais nous ne les voyons pas! Ça rend le tout encore plus agréable! Le marché n'est pas plein de petites têtes blanches, nous pouvons donc nous promener en paix et évidement attirer l'attention! Chose qui est agréable ici car cela implique que les locaux viennent nous parler. Ces échanges, même s'ils sont parfois courts sont très agréables!

Nous en avons profité pour accepter l'offre d'un batelier qui nous ferait faire le tour du lac (enfin une partie de celui-ci puisqu'il est immense) dans deux jours, jour du marché. Nous avons réservé pour un trek de trois jours qui nous ferait marcher de où nous étions à Kalaw, une ville plus à l'ouest. Amélie s'est faite amie avec Pyu Pyu (un alcoolique marrant) pendant que je prenais des photos. Il est d'ailleurs revenu la voir le lendemain et lorsqu'il lui posait les mêmes questions, elle lui a dit ''Mingalaba Pyu Pyu'' (allo), il est resté bête... il s'est rendu compte qu'il lui avait déjà tout demandé... il est parti gêné!

Le lendemain, nous avons loué des bicyclettes avec Anne et un autre voyageur et nous sommes partis découvrir les environs. Nous avons roulé à travers la ville et les champs et nous sommes tombés sur un temple dans lequel nous avons été invités par une dizaine de femmes (et un vieil homme) qui y prenaient le thé en mangeant des galettes de riz. Nous sommes entrées, nous nous sommes assises (nous avions perdu notre voyageur homme) à côté d'une mamie qui dormait bien dur par terre (et qui a eu un petit choc en se réveillant!), nous avons communiqué par geste, ils ont feuilleté notre guide et nous avons rit de nos mimes. Les femmes nous parlaient en nous faisant manger et boire... comme si nous comprenions de quoi il s'agissait. C'était drôle!

Après, ayant retrouvé notre compagnon manquant, nous sommes allés dans le monastère qu'il y avait à côté. Nous y avons trouvé ce que j'appelle des bébés moines (ils ont 7-8 ans) et nous avons été invités à prendre un dessert (et évidement boire du thé) par un autre groupe de femmes qui se trouvaient à l'intérieur. Un autre moment de compréhension superficielle! Là, nous avons pris quelques photos à la demande de nos hôtes qui voulaient se voir sur le petit écran. Ça c'est quelque chose de bien ici... les gens veulent se faire prendre en photo pour le plaisir de se voir à l'écran. Jamais ils ne demandent quoique ce soit en échange. C'est génial car ça rend le photographe et ses sujets heureux!

Bref, au moment de la prière, nous avons quitté pour les laisser se rendre au temple avec les autres villageois et prier.

C'était déjà la fin de l'après-midi et il était temps de se rendre dans un vignoble du coin pour aller goûter à leurs vins. Cette journée là, la dégustation était gratuite car c'était pour eux jour de fête. Pour s'y rendre, nous avons dû monter une petite montagne (à bicyclette) sous le soleil brûlant... pas facile, mais nous nous sommes dit que la descente serait plus agréable! Pour savoir si les vins étaient bons, il va falloir demander à Amélie car ce n'est vraiment pas mon domaine!

Après le coucher de soleil vu de la montagne sur les champs environnants, nous avons dévalé la côte (sans trop le vouloir, mais les freins ne fonctionnaient pas vraiment) pour arriver à temps à un spectacle de marionnettes. Le gars qui fait ça fabrique et manipule ses marionnettes depuis 25 ans. Il est même en train d'enseigner les techniques à son jeune fils! Le spectacle était court, mais il démontrait bien son agilité et aussi... encore plus intéressant, un type de divertissement populaire chez les Birmans. La musique était agressante, mais son jeu de marionnettes vraiment impressionnant. C'était court, mais chouette!

Ce soir là, nous avons rencontré un couple de Coréens... J'ai été troublé car j'ai vu mon père version yeux bridés! PAREIL! (photo à l'appui)

Pour notre dernière journée au Lac Inle, nous avons été naviguer sur ledit lac. Comme c'était un dimanche, il y avait beaucoup de gens qui allaient au marché. Ça a pris 1 heure se rendre. Pendant cette heure, nous avons observé les pêcheurs à l'œuvre. C'était magnifique comme spectacle. Ils se tiennent au bout de leur pirogue et en équilibre sur un pied, ils manient un bâton avec l'autre pied pour avancer.

Au marché, il y avait foule. Beaucoup de monde, pas vraiment de touristes (joie) et beaucoup de femmes en habits traditionnels. Pour descendre de notre petit bateau, il fallait passer d'un bateau à l'autre en enjambant de hauts rebords. C'était très drôle car nous n'étions pas très habiles comparativement aux Birmans ahah! À ce marché là, j'ai fait des achats plutôt étranges dont je ne parlerai pas ici car ça implique une explication trop longue à donner!! Nous nous sommes promenées à travers les kiosques puis sur le bord de l'eau avant de rembarquer et de voguer vers une manufacture d'argent, puis de tissus puis de cigares/cigarettes. À la manufacture de tissus, ils tissaient avec du coton, de la soie et du lotus. Les petites madames qui travaillaient étaient si adorables... et rapides! Mais c'est à celle des cigares que nous sommes arrêtées le plus longtemps! Elles en faisaient tout en discutant, nous étions donc impressionnées par leur rapidité et leur gentillesse :) Elles les vendaient le double du prix normal pour un local... ce qui est encore très peu cher. Pour 50 cigares, elles demandaient 1000 Kyats soit 1$. Notre bateau nous a donc amené d'un endroit à l'autre comme ça toute la journée pour finir dans un monastère où nous avons pu discuter (quand même brièvement) avec un moine qui nous demandait pourquoi nous étions venues dans son pays... rajoutant que les gens ne viennent pas à cause de la situation politique, mais que ça vaut la peine de le visiter car le Myanmar est un très beau pays.

Bref, belle autre journée, comme toutes celles qui ont précédé. Pas encore de déception, juste bien du bonheur et l'impression d'avoir de la chance de poser un regard direct (et donc différent) sur ce pays magnifique malgré la situation politique non souhaitable.

Jours 134 – 135 – 136 - 137 : Trek vers Kawla + Kalaw

C'est le temps de marcher! Amélie est malade! Mal de ventre, pas beaucoup de sommeil la veille... pas de quoi commencer tout en joie, mais elle décide de venir quand même. Nous embarquons donc sur un bateau avec notre super guide Winthay pour se rendre au début du trajet, de l'autre côté du lac. Comme le matin précédent, il y a beaucoup de brouillard, mais pas assez pour nous empêcher de voir au loin... Notre promenade en bateau m'a semblé encore plus intéressante que la veille. Surtout lorsque nous sommes arrivées dans ce qu'on pourrait appeler des backwaters où il y a des maisons sur pilotis et des jardins flottants entre lesquels plein de petites pirogues se promènent et entre lesquelles des petites maisons sont construites. Ensuite, plus proche de la terre, des terrains cultivés et verdoyants autour de superbes maisons de bois forment ensemble un paysage vraiment incroyable. En plus, comme il était tôt le matin, il y avait encore une petite brume légère qui donnait l'impression d'être dans un conte. Parfait.

Nous avons commencé à marcher au son des oiseaux, en croisant des buffles et leur maîtres, des gens en train de se laver, des enfants en train de nous hurler des bonjours, etc. Autour de nous, il y avait des champs tous alignés où certains travaillaient... La vie rurale! Nous avons croisé des porteurs de galettes de riz. Ils ont un bout de bambou sur l'épaule avec des immenses paniers à chaque bout. Ça a l'air super lourd, mais en fait, ce ne l'est pas vraiment... j'ai essayé d'en prendre! Mission accomplie, mais je n'aurais pas marché des kilomètres avec ça sur le dos!! Nous sommes aussi arrêtées dans une ''usine'' de production de sucre. Usine entre parenthèses parce que le tout se faisait dans une petite hutte, mais la production semblait aller bon train! Ils produisent beaucoup de sucre et utilisent les restant de cannes à sucre vidées de leur sève pour faire les toits de leurs maisons. J'ai pu goûter et MIAM... ça goûte la tire Sainte-Catherine leur sucre brun. Aux anges j'étais.

Pour dîner, nous devions arrêter dans la maison d'un homme que notre guide connaissait. Toutefois, ledit monsieur était parti dans les champs. Wintay a donc demandé à une dame qui était à côté si nous pouvions utiliser sa cuisine pour préparer notre dîner. Quand elle a accepté, il nous a prévenu que les gens nous regarderaient sûrement beaucoup puisqu'ils n'étaient pas habitués à voir des touristes et encore moins à les voir manger dans leur maison! Joie!

Pendant que Anne et Amélie faisaient une sieste, je suis descendue dehors (la maison étant sur pilotis) et j'ai commencé à essayer de mimer des trucs aux enfants et femmes regroupées autour. Ça a fini par une séance de photos où tout le monde voulait se faire prendre pour pouvoir se regarder ensuite. Pour faire comprendre qu'ils veulent se faire prendre en photo, ils forment des ronds autour de leurs yeux avec leurs pouces et indexes. C'est super cute.

Pendant environ 45 minutes, nous avons ''échangé'' et Winthay sortait des fois pour me donner un coup de main. Je suis ensuite entrée dans la cuisine (qui est sur le sol à côté de la maison... contrairement à tout ce que nous avons vu dans les autres pays où nous avons été chez l'habitant) où les hommes jasaient autour du feu. Finalement, une femme est entrée pour me tenir compagnie avec son bébé... une chance parce que j'étais en train de me demander si j'avais le droit d'être là! L'homme de la maison était définitivement le plus bel homme que nous avons vu du voyage. Son sourire l'aidait beaucoup car il semblait tellement heureux que le regarder me rendait encore plus heureuse. Magnifique.

J'ai invité les femmes à venir manger avec nous... ce qui s'est traduit semble-t-il par nous regarder manger et rire. J'aime. Après, elles m'ont demandé d'autres photos, bien sûr, j'ai accepté (surtout pour la mamie qui fumait un immense cigare dans le coin de la pièce!!). Je leur ai dit que je leur enverrais les photos par la poste, mais que ce serait sûrement très long étant donné que j'habite très très loin. Finalement, après discussion avec Winthay, je me suis rendue compte que je pourrais faire imprimer les photos en arrivant à Kalaw, les donner à Anne qui retourne à Nyaungshwe et ils les auraient très rapidement. J'étais contente.

Quand nous avons voulu partir, ils ne voulaient pas nous laisser aller, prétextant qu'il faisait beaucoup trop chaud et que le soleil était beaucoup trop fort pour marcher des heures. Malgré leurs efforts, ils n'ont été capables de nous retenir qu'une demie-heure (dont j'ai beaucoup profité :))

La deuxième partie de la journée a été plus facile car nous n'avions plus de montagne à monter, mais juste du relativement plat. Ça a donc été vite. Vers 16h30, nous sommes arrivées dans un village où une dizaine d'enfants se sont mis à nous suivre en nous demandant de les prendre en photo bien sûr. Ils s'en allaient tout ensemble avec des sceaux chercher de l'eau à la rivière. Il y a eu tellement d'éclats de rire et d'expression de joie pendant ce 15 minutes que ça aurait pu suffire au voyage en entier... quoique non, c'est tellement agréable!

Une fois que nos chemins se sont séparés, nous sommes arrivées au monastère où nous allions passer la nuit. Ce monastère était plein de ce que je disait appeler des bébés moines. Entre 7 et 11 ans cette fois-ci. Eux, ils connaissent ça les appareils photos et ils adorent se regarder poser. Ils ont fait les mannequins pendant toute la fin de l'après-midi, se battant pour essayer d'être celui qui a le plus l'attention du photographe. C'était hilarant. Ils se battaient comme de vrais enfants (tant mieux, puisqu'ils en sont!) et faisaient des niaiseries comme, encore une fois, de vrais enfants. Ils étaient 20 à habiter ce monastère. Certains étaient là pour une petite durée, d'autres pour plus longtemps... la longueur de leur séjour était à la discrétion de chacun comme partout ailleurs en Asie du sud-est! Au moment de la prière, il nous a été possible de les écouter et regarder chanter dans le noir. Pendant les chansons-prières, il y avait souvent une compétition de qui va chanter le plus fort et entre les prières ça se chamaillait et se chuchotait quoi faire. Pissant.

Le souper que Winthay nous a préparé était bien sûr excellent. Avant le coucher, il fallait se rendre aux toilettes à l'autre bout du terrain (avec une odeur atrocement dégueulasse... vive les toilettes trou dans la terre!). Nous avons toutes croisées les doigts pour ne pas avoir à y retourner pendant la nuit!

Lendemain plutôt difficile. Réveil avec les bébés moines qui chantent (ou hurlent) à 5h du matin après une nuit sur un plancher de bois à côté d'un guide qui ronfle super fort. Là, Anne ne se sentait pas bien et il faisait froid. J'avais hâte de commencer à bouger!

Nous n'avons pas marché beaucoup durant cette deuxième journée puisque Anne s'est assise dans une colline en pleurant et ne voulait plus avancer. Je suis redescendue pour la convaincre de marcher encore 1 heure et nous arriverions à un village où nous pourrions manger. Elle a accepté, nous avons marché L-E-N-T-E-M-E-N-T, en croisant plein de femmes en train de labourer la terre ou en train de brûler le sol de leurs terrains pour faire fuir les serpents avant de préparer le tout pour la prochaine mousson.

Nous sommes ensuite arrêtées dans un village où nous avons acheté de l'eau (et des bonbons) avant de continuer encore un peu. Anne voulait se reposer encore. Nous avons donc été invitées à prendre le thé chez le propriétaire du magasin du village qui voyait que nous étions assises dans la rue à attendre... il ne savait trop quoi! Pendant que notre amie Hollandaise se reposait, nous avons joué avec les enfants qui, évidement, étaient super impressionnés par les appareils photos. On nous a fait manger plein de petites collations (juste avant de dîner). Winthay nous a ensuite proposé de marcher encore 30 minutes afin d'arriver dans un village où nous pourrions rester pour la nuit au lieu de marcher encore les 5 - 6 heures qu'il nous restait. Il m'a eu en disant que ce serait une maison où les touristes ne vont pas, donc que nous allions devoir ''dealer'' avec tout le monde qui nous regarde tout le temps. Il s'était fait ami avec le chef de ce village (chez qui nous pourrions dormir) alors qu'il trekkait avec une Allemande qui habitait Rangoon. Ils avaient dû arrêter à cause de la noirceur et comme elle parlait leur langue, il s'était dit que n'importe qui voudrait bien les accueillir. À part elle et sa compagne de trek, personne n'était jamais resté chez ces gens. COOL!

Nous sommes donc arrivées chez ces gens qui nous ont d'abord regardé avec des yeux interrogateurs pour ensuite nous accueillir avec plein d'enthousiasme. Ils nous ont fait monter (les buffles et vaches habitent au premier) et se sont mis à nous offrir plein de trucs à grignoter en attendant notre dîner. Une autre collation de trop avant un immense repas. Le pire, c'est qu'une de leurs gâteries c'était des barres de sucre brun (qui goûte un peu la mélasse... j'adore la mélasse), alors j'en ai sérieusement mangé des dizaines. C'était si bon!

Tout l'après-midi, nous avons jasé dans la cuisine en mangeant des sucreries (des barres de sucre qui goûtent la tire... et des galettes de riz enrobées de sucre). Ils nous ont posé plein de questions sur le Canada et nos vie... nous de même. Ils cultivaient le gingembre (1 kilo = 0.70$), le tamarin, le chou et ils possédaient 2 buffles et une vache qui faisaient trembler la maison la nuit en se grattant contre les pilotis. Ouais, ils étaient en-dessus, on pouvait les voir à travers le plancher... ça sentait l'étable.

Plusieurs habitants du village sont passés par là pendant l'après-midi... à un certain moment donné, on nous a offert d'aller au réservoir d'eau pour se laver. Je me suis dis que ce serait intéressant de voir jusqu'où ils devaient aller pour chercher leur eau. Plusieurs sont venus avec nous pour que nous les prenions en photo dans leurs champs (évidement j'ai promis de leur en faire imprimer). Nous avons marché 10 minutes, le réservoir était d'une couleur très douteuse et plein de mousse... j'ai demandé s'ils venaient vraiment chercher l'eau là pour boire et faire la cuisine et la réponse a été oui. Ce soir là, j'ai compris pourquoi l'eau (bouillie) que nous buvions était si jaune!

Bref, la séance de photos dans les champs a été très drôle. Les bébés avaient peur de moi (et les mamans les obligeaient à poser car elles voulaient de belles photos!), les jeunes enfants avaient vraiment du plaisir et les jeunes femmes ne se trouvaient pas belles! J'ai essayé de leur dire qu'elles étaient magnifiques, mais c'est compliqué! Une d'elle a demandé la permission de nous toucher la peau. Elle était trop cute à nous flatter! Des vaches ont voulu nous attaquer (tout le monde est parti en courant) et j'ai eu peur parce qu'avec mes gougounes, je ne pensais pas pouvoir aller loin. Mais elles se sont vite calmées!

La soirée à la maison a été pleine de discussions, la femme de la maison nous parlait comme si nous comprenions. Quand elle avait terminé, elle attendant que nous répondions, comme si nous avions tout compris. Avec ses 2 dents, elle était adorable. Comme la mamie de 65 ans (qui avait l'air d'en avoir 95) qui était venue fumer des cigares durant l'après-midi (elle m'avait fait signe de venir m'assoir à côté d'elle... elle a senti mon amour des personnes âgées :P)

Quand il est venu le temps de dormir, ils nous on regardé nous préparer et se sont couchés peu de temps après. Avant la nuit, Winthay est venu nous demander ce que nous voulions faire le lendemain. Anne qui n'était plus malade, ne voulait quand même pas marcher (!!!). Nous étions très en retard de toute façon, alors nous avons décidé d'y aller de manière birmane... dans la boîte d'un gros pick-up. En essayant d'organiser le tout, Winthay est venu au moins 7 fois dire ''excuse me please, one more question''. Il était siiiiiiiiiiiii cute! C'était vraiment un bon guide, plein d'entrain et de détermination. Il avait des histoires un peu étrange sur sa vie personnelle, mais ça ne lui enlevait rien. Des fois, il racontait des trucs incompréhensibles et il riait tellement que nous ne pouvions nous empêcher de rire même si nous n'avions rien compris! Il était triste souvent parce que nous disions que sa cuisine était excellente, mais que nous ne mangions pas tout (il ne comprenait pas qu'il en faisait pour 5 et que nous n'étions que 3, et que le premier jour Amélie était malade et le deuxième, Anne). J'ai essayé de lui expliquer que nous ne mangions pas autant chez nous... je pense que ça a passé!

Bref, il nous a tout organisé pour qu'à 7h30 le lendemain, nous partions avec un pick up vers une ville d'où nous prendrions un bus vers Kalaw, notre destination finale. Le matin a été plus doux que la veille. C'était le temps des adieux et tout le monde était venu nous dire au revoir. Nous avons donné un peu d'argent à la femme de la maison pour tout ce qu'elle nous a donné et elle a fait une prière bouddhiste pour nous remercier et nous protéger (même moi qui avait osé (sans le savoir) mettre mes pieds dans la direction de leur Bouddha, alors que je lisais... sacrilège, qu'ils m'ont heureusement pardonnée). Le père a profité de notre déjeuner pour prendre l'appareil photo d'Amélie et prendre des photos de sa parenté. Il était adorable tellement il était enthousiaste. Pendant ce temps, nous nous faisions appliquer la ''crème solaire'' dans la figure pour nous protéger du soleil et nous rendre plus jolies. C'est une écorce qu'ils frottent avec de l'eau sur une plaque de pierre... ça donne un petit jus qu'ils étendent à la grandeur du visage pour ensuite en mettre plus épais à certains endroits pour faire des motifs. Des blanches avec ça dans le visage, c'est le top du beau pour eux! Quand nous sommes sorties de la maison (avec seulement une partie des provisions qu'ils nous offraient pour qu'on apporte avec nous), tout le village était dehors pour nous dire au revoir. WOW!

À bord du pick-up, nous avons passé l'avant-midi à aller de village en village ramasser des sacs de riz, des paniers de gingembres et de chilis, des bidons d'essence et tous les passagers qui avaient besoin d'un transport. La route était atroce, mais ça n'empêchait pas l'expérience d'être inoubliable. Surtout les madames qui étaient assises sur les sacs de riz d'à côté. Mes lunettes de soleil les ont beaucoup impressionnées. Elles ont essayé celles d'Amélie, elles se sont prises en photo et on rit comme des enfants. C'était un super beau spectacle de les voir poser, lunettes au visage pour la caméra. Quand nous sommes descendues, un concert de au revoir a raisonné, on nous a tendu la main et je me suis sentie extrêmement privilégiée d'avoir pu vivre ce moment, même si pour les autres passagers c'était sûrement une activité banale et habituelle. Je n'oublierai pas non plus la face des gens qui croisaient le pick-up et qui nous voyaient dans la boîte. Surprise et incrédulité garantie et amusante.

(Même les hommes ont essayé de prendre des photos, mais ils étaient VRAIMENT plus discrets ahah!)

Nous avons terminé le trajet par un 20 minutes de moto vers Kalaw, ville très calme où il ne semble pas se passer grand chose. Nous n'avons que profité du marché, fait imprimer les photos promises pour qu'Anne les rapporte à Nyaungshwe où elle retourne dans les jours à venir. J'ai eu le temps de trouver l'impression des photos horribles... mais bon, je ne me suis pas plainte parce que ça doit être la norme! (En plus, le gars a pâlit toutes les photos... car ils aiment avoir l'air blanc!)

La sécheresse nous a obligé à s'acheter un nouveau pot de crème hydratante (pas facile quand tout contient de la lotion blanchissante). Il fait chaud, l'air est rempli de poussière, nous sommes toujours couvertes de terre avec la peau qui pique, mais c'est ça la vie!

Jours 138 – Vers Bagan

9 heures de route pour lier Kalaw et Bagan (ou plutôt Nyaung U, petite ville d'à côté qui est moins dispendieuse). Nous étions dans un minibus dans le genre très mini. Le dossier nous arrivait dans le milieu du dos, pas moyen de s'accoter la tête, les barres de métal au niveau du ventre et des épaules m'ont fait des bleus, la fenêtre ne tenait pas ouverte, les dessous de bancs et allées étaient remplis de paquets et évidement... le bus était bondé à l'intérieur, à l'extérieur et sur le toit. Chouette tout de même car c'était une vraie expérience culturelle encore une fois!

Ce soir là, à 20h10 j'ai demandé l'heure à Amélie et à 20h11, je dormais très dur!

Jours 139 et 140 : Le site archéologique de Bagan

Bagan : Site archéologique d'une beauté incontestable. J'ai réalisé l'ampleur de l'oeuvre lors de ma première montée au sommet d'un de ses plus de 2000 temples (construits entre 1047 et 1287 environ). Le paysage était à couper le souffle. Il y avait des temples partout, à perte de vue. Peu importe le côté vers lequel je regardais, il y avait des temples et encore des temples.

Pour notre première journée à Bagan, nous avons loué des bicyclettes. Nous sommes parties... dans le mauvais sens (les locaux ne semblent pas bien connaître les environs des fois et nous dirigent n'importe où!) pour ensuite se rediriger vers la section centrale du site. Arrivées à notre premier temple, le premier vendeur / artiste peintre d'une longue série nous attendait pour nous expliquer un peu d'histoire et ensuite nous montrer ses œuvres. Même si nous avons vite appris à dire que nous n'achèterions rien (avant que chacun d'entre eux se mette à déballer leurs peintures et dessins), ils nous suppliaient de regarder juste pour leur faire plaisir. En ne voulant pas les vexer, nous avons regardé des dizaines de toiles à chaque fois pour terminer avec un ''very nice'' auquel on nous répondait systématiquement, ''thank you, I am happy you took the time to look''. Jamais ils n'avaient l'air frustrés ou déçus, ils continuaient de nous parler du temple pour finir par nous souhaiter un excellent reste de voyage. Différent de ce que nous avons connu.

Bref, le premier jour, nous avons roulé encore une fois sous un soleil de feu avec la poussière qui nous bloquait les canaux (en plus j'avais une crevaison et les routes étaient pleines de trous et d'inégalités). Mais ça a été une superbe journée car c'est durant celle-ci que nous avons été mises face à une autre merveille sud asiatique.

La deuxième journée, nous avons créé de l'emploi en prenant une calèche. C'est un des moyens de transport de la région... Cette fois-ci, c'est le cheval qui a eu chaud (pauvre bébé). Notre chauffeur nous a amené dans les temples qu'il jugeait les plus beaux ou importants (parce qu'il y en avait des importants qui n'étaient pas si intéressants... juste le plus gros, le plus haut, le plus si ou ça...). Certains d'entre eux étaient reconstruits à moitié (suite au gros tremblement de terre de 1975 le site avait été en grande partie détruit), d'autres presqu'en totalité authentique... Mais les plus intéressants étaient ceux dans lesquels les fresques avaient été préservées. Des petits Bouddhas peints à la grandeur des murs, tous un à côté des autres ou encore l'histoire du bouddhisme en images... Magnifique.

Pour dîner, notre chauffeur nous a amené manger dans un petit restaurant délicieux et peu cher qui était monté entre deux temples¸ (il y a quelques familles qui vivent au milieu des temples). Les deux propriétaires étaient si contents de nous y voir qu'ils nous ont ventilé avec des éventails pendant tout notre repas... Nous avions beau leur dire que ce n'était pas nécessaire, ils restaient là, le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Le seul hic de l'endroit... c'est qu'ils nous ont donné des arachides à manger en attendant notre dîner et l'une d'elle a failli me casser une dent tellement elle était dure... je l'ai recracher... YARK C'ÉTAIT UNE VRAIE DENT! Amélie et moi avons beaucoup rit malgré que ce soit dégueulasse... et le petit monsieur était siiiiii désolé!! Ahah!

Pour le reste de l'après-midi, nous avons été dans un village où ils produisent tout ce que vous pouvez imaginer... en bambou puis peint avec de la laque. On a appris que plus il y a de couches, plus c'est de la bonne qualité! On se l'est fait répéter souvent. Nous avons eu droit à une de nos seules discussions politiques... Les droits humains bafoués, la junte, leur prison. Je n'ai pas amené le sujet, il est venu à nous et j'ai été contente de pouvoir dire à cet artisan que nous étions concernées et essayions de bien disposer de notre argent pendant le voyage et que nous soutenions le peuple du Myanmar qui est si magnifique.

Nous avons terminé cette belle journée en regardant le couché de soleil sur la vallée avec des enfants jouant et hurlant autour de nous... Bruyant, mais pas désagréable! Pour le reste, nos soirées se sont passées dans des tea center et un restaurant indien où nous avons mangé 2 fois avec un gars que nous avons rencontré à Rangoon. Indien d'origine, il habite Londres et il voyage depuis 2 ans et demi. Il termine ça en juin à New York après un court passage dans notre belle métropole.

Pour conclure sur Bagan... Les temples en tant que tels ne sont peut-être pas aussi impressionnants que ceux d'Angkor, mais l'ensemble de l'œuvre, si je peux dire, m'a beaucoup plus impressionnée (en plus de la tranquillité qui y règne puisqu'il y a BEAUCOUP moins de touristes).

Jour 141 : Nyaung U – Pakhoku – Monywa

Journée de transport local, avec des locaux. Journée que nous avons qualifié de ''louche''. Nous avons commencé notre journée en se rendant au port. À la base, je voulais prendre un bateau qui se rendait de Bagan à Mandalay. Malheureusement, à cause du niveau de l'eau (toutes les rivières et lacs que nous voyons sont à sec.... ou presque... laissant à la vue toutes les cochonneries et sacs de plastique qui y ont été jetés...), les bateaux ne peuvent pas faire toute la distance. Ce sont donc juste les petites embarcations qui voguent sur de petites distances. Bref, nous nous rendons jusqu'à Pakhoku où nous espérons passer la nuit. Le gérant de la guesthouse où nous étions la veille avait appelé pour nous. Il a dit que c'était plein, mais qu'il y aurait sûrement des gens qui quitteraient le lendemain. Nous prenons une chance car c'est la seule guesthouse... sinon il n'y a qu'un autre hôtel qui est dispendieux et donc qui rapportera plus au gouvernement.

Arrivées à Pakhoku après 2h30 de bateau durant lesquelles nous avons vu sur les rives des chantiers de constructions (comme sur les routes) où à la file indienne les femmes et les hommes se suivent avec des bols remplient de cailloux sur leurs têtes, à côté des barils de goudron qui chauffent et des de leurs collègues qui étendent ledit goudron avec des pelles. Je comprends maintenant pourquoi les routes... mêmes neuves sont aussi mauvaises!

Au port, on se jettent sur nous pour nous offrir des services de trishaws (vélo avec deux sièges (dos à dos) sur le côté. Quand on se fait dire que la guesthouse où nous allons est à 100km, on se dit que la marche est la meilleure solution puisque tout le monde est trop agressant (première). Nous commençons à marcher pendant qu'un conducteur de trishaw se met à nous suivre et nous faire des signe et rire (il était saoul). En bout de ligne, ça nous aura pris 1h30 avec un arrêt dans un petit resto pour demander le chemin (mais où tout le monde puait tellement l'alcool qu'on doutait de la véracité de leurs propos), un arrêt dans une manufacture de soulier (!!!) où les gens étaient ADORABLES et prêts à tout pour nous aider, et un arrêt jasette où un monsieur nous disait que la guesthouse en question n'avait plus de permis et qu'elle était fermée (louche). Cette longue marche (pas si longue, mais avec nos gros sacs et la chaleur ça a toujours l'air pire), nous a quand même fait traverser une petite ville qu'aucun touriste ne traverse à pied puisqu'ils vont directement du port à la station de bus. Les gens nous envoyaient tellement de bonjours que nous n'arrivions même plus à répondre à tout le monde. De tous les coins de rues, les fenêtres, les restos, les trottoirs, les entrées de maison, les voitures, les bicyclettes, etc., il pleuvait des sourires immenses accompagnés de mingalaba chantés, chuchotés, criés ou juste normalement envoyés. Amélie n'a pas arrêté de dire qu'elle se sentait comme une star, mais que c'était un peu épuisant (on ne voulait pas ignorer personne!!). Très chouette.

Dans la manufacture de souliers, nous avons appelé à la guesthouse pour savoir si nous étions dans la bonne direction. La femme nous a dit qu'elle nous envoyait son mari. Ledit mari (70 ans environ) arrive en vélo et marche avec nous. Il nous dit qu'il y a de la place, qu'il va aller acheter nos billets de bus pour le lendemain... Bref, il est très gentil. Toutefois. On arrive enfin à notre but et sa femme nous dit que c'est plein, mais qu'on peut s'y reposer. Louche, mais ok, nous prendrons le bus de 15h. Je leur demande où nous pouvons aller manger quelque chose de bon et pas cher. Le papi nous amène à un resto qui est effectivement bon et TRÈS pas cher. À peu près le sixième de ce que l'on paie d'habitude. (Vive les villes pas touristiques). Il nous dit qu'il va aller chercher les billets pendant qu'on mange. Ok. Il demande 6000 kyats. Amélie lui dit que le billet est 1400 kyats. Il dit ok, il part avec 3000 (et ne nous donnera jamais la monnaie).

Après le repas, nous retournons à la guesthouse pour se ''reposer'' une demie-heure. On monte et elle nous ouvre une chambre (!!!). C'est sale, poussiéreux, vraiment dégueu. Si nous n'avions pas déjà été super sale, je n'aurais pas voulu m'étendre sur le lit et je ne suis pas difficile!! Amélie va à la salle de bain et revient en disant que c'est sale partout, que tout est crotté, qu'il y a des carcasses d'insectes morts partout et que toutes les chambres sont vides (!!!). Là, la dame qui parle très bien anglais (elle a été à un couvent de sœurs anglaises où elle n'avait pas le droit de parler birman...) veut nous vendre des pierres précieuses au prix local. Louche. Nous n'achetons rien. En descendant pour s'en aller, le papi nous montre un livre avec des témoignages de gens qui y sont passés. Il y en a plein en 2007 (dont plusieurs qui disent que c'est dommage qu'ils n'aient pas pu rester dans la guesthouse), quelques uns en 2008 et 1 en 2010 (d'après moi ce dernier là est arrivé tard le soir et ils n'ont pas voulu le laisser dormir dans la rue). Louche.

Nous finissons par nous diriger vers le bus avec le papi qui nous montre c'est où (vraiment pas loin). Encore le festival du mingalaba... encore plus le fun parce que c'était en plein milieu du marché. Là, papi nous demande 500k pour prendre une tasse de thé. Heille papi, une boisson gazeuse en coûte entre 250 et 300 pis le thé est toujours gratuit! LOUCHE.

Nous avons fini par partir, le trajet a été pénible. La poussière me tanne vraiment!

Nous arrivons à Monywa où nous restons pour la nuit et la journée suivante. Un tuk-tuk nous amène à l'hôtel le mieux placé du Lonely Planet. Sur le chemin nous en voyons d'autres qui ont l'air dégoûtant... on est contente d'avoir celui là. Nous arrivons. HORREUR! Il faut vivre comme eux ça a l'air, et bien faisons. Nous sommes restées 2 nuits dans cet hôtel minable d'une ville pas visitée par les voyageurs indépendants (juste les groupes qui logent dans de beaux hôtels à l'extérieur de la ville). Toilette qui fuie, 11 araignées (avec leurs toiles) sur le plafond, festival de la mouche dans la salle de bain, pas de siège de toilette qui tient, odeur de moisi, 37 degrés, couvertures sales et trouées, serviettes puantes, un sac de poudre (de je sais pas quoi, on n'y a pas touché) pour tenir le rideau, moisissure à la grandeur, peinture qui tombe, champignons visibles sur le bas des murs, boules de poussières à la grandeur, tapis pourri, un vrai taudis. J'en ai vu des places dégueulasses, mais comme ça ? En plus, en montant vers la chambre, tous les murs étaient crottés, les coins rouges (à cause des crachats de bétel). WOW (dans le mauvais sens du terme).

Nous sommes quand même restées... Il fallait vouloir!

Jours 142 : Monywa

Là, joie, 2 autres touristes (Suisses-Allemands) étaient en ville. Nous avons donc pu partager le prix d'un tuk-tuk pour aller voir le deuxième plus grand Bouddha au monde (après un qui est en Chine). C'est gratuit, c'est populaire chez les gens du Myanmar et le chauffeur de tuk-tuk (qui a bien travaillé Amélie... et qu'elle a bien travaillé pour un bon prix) était ADORABLE.

Nous sommes donc allés là et oui, on a vu 2 immenses Bouddhas. Un debout et un couché. Il y avait plein de moines et de sœurs sur place, plusieurs locaux venus visiter. Il fallait passer au travers d'une pagode et monter plein d'escaliers. Il y avait des vendeurs de tout qui n'essayaient pas vraiment de nous vendre quoique ce soit sauf les enfants qui en faisait un jeu car ça leur permettaient de nous jaser ça. En revenant, le chauffeur nous a amener voir des chauve-souris immenses (ahah!) dans un arbre, c'était drôle. Nous sommes aussi arrêtés à une pagode où il fallait payer pour entrer. Je lui ai dit que je ne voulais pas entrer (car ce sont des frais gouvernementaux et nous avons fait des choix). Il s'est arrangé avec le portier pour que nous rentrions tous gratuitement sans écrire nos noms sur les registres. Tant mieux parce que ça valait la peine. WOW. Des gros Bouddhas en vrai or (paraît-il) et 500 000 mini bouddhas sculptés et installés en lignes pour couvrir tous les murs. Super impressionnant... mais peut-être un peu trop.

En revenant, il nous a arrêtés (son initiative!) à la station de bus pour que nous achetions nos billets pour le lendemain... et après, je lui ai demandé s'il connaissait un bon endroit pas cher où manger dans le coin, il a dit oui et trois minutes après, nous étions assis dans un petit resto avec de la bonne bouffe, plein de gens qui nous regardent et tout ça pour quelques sous!

En nous ramenant à l'hôtel, il voulait absolument faire un cadeau à Amélie et moi... pour nous remercier de la business. J'avais le goût de lui dire qu'il nous avait déjà fait une fleur parce que son prix était vraiment moins élevé que ce qui était annoncé dans le guide et qu'il nous avait amené à plein d'autres endroits!! Je me suis retenue parce que c'est ce genre de rencontre qui pourra faire vraiment plaisir à d'autres touristes. Il était content pour vrai, pas juste pour l'argent. Nous lui avons juste dit que ce n'était pas nécessaire de nous donner un cadeau... et que nous allions aller à la station de bus avec lui le lendemain. Nous espérions juste que son tuk-tuk tiendrait le coup car nous avons du être poussés dans la station de bus pour réussir à démarrer, l'engin ne voulait rien savoir. Les ''pousseurs'' étaient supers gentils et heureux d'avoir ''l'honneur'' de nous pousser. La gueule rouge de bétel, ils ont travaillé fort pour nous tous :)

Le lendemain matin, notre chauffeur de taxi de la veille a réussi à nous offrir un cadeau. Il nous a acheté un sac d'arachides au cas où nous aurions un creux dans le bus... Ça équivaut à 3 oeufs nous a-t-il précisé. Cute.

Jours 143 – 144 – 145 – 146 : Mandalay

Mandalay, Mandalay, Mandalay. Une autre grande ville qui a l'air d'un gros village de campagne bien développé. Les taxi bleus, les motos taxis, les trishaws, les femmes avec des paquets sur la tête, les moines, les sœurs (en rose!), les Chinois (il y en a beaucoup... on dit que ce sont les gens riches), des bus vieux de 60 ans qui menacent toujours de s'écrouler, les kiosques à noix de bétel, les enfants qui jouent (ce sont les vacances)... la vie quoi!

Je ne sais pas vraiment quoi dire de cette ville. Sympathique et calme dans son chaos. Nous n'avons pas acheté le billet qui nous permettrait de voir tous les sites de la ville puisque l'argent va directement au gouvernement. Nous avons préféré errer dans la ville, pénétrer dans les temples et les pagodes gratuits, manger dans des petits restaurants et discuter avec qui croisait notre chemin.

Au sommet de la colline de Mandalay, nous avons été abordées par plusieurs moines qui voulaient pratiquer leur anglais. Mon favori était moine depuis 15 ans. Il venait d'un petit village (où il n'était pas retourné depuis 3 ans) à la frontière de la Chine. Il avait commencé comme novice (ceux que j'appelle les bébés moines) et il a décidé de continuer son parcours religieux. Levé à 4 heures tous les matin... il a des fois le droit à une sieste de une heure l'après-midi. Ils ont une discipline de vie très stricte et c'est pourquoi plusieurs d'entre eux ne restent moines que pour une courte période de temps... allant même aussi bas qu'une journée! Même chose pour les sœurs qui sont beaucoup plus nombreuse au Myanmar qu'ailleurs en Asie du sud-est.

Cette soirée là, il y avait un événement politique en haut de la colline... et presque tous les gens ''importants'' présents avaient l'air indiens. Peut-être que c'était pour parler économie et échanges commerciaux entre les 2 pays... je ne sais trop. Je sais juste que la l'Inde (et la Chine) sont des grands partenaires de commerce.

Ce soir là, nous sommes allées au spectacle des dissidents ''Moustaches Brothers''. Ce groupe de comédiens qui dénoncent ouvertement les abus de la junte et la corruption qui règne dans leur pays. Ils sont presque tous allés en prison, dont un pendant l'équivalent de 7 ans. Ils critiquent le gouvernement... devant les touristes puisqu'ils n'ont plus le droit de se produire devant les habitants de leur pays. Pendant une heure et demie ils nous parlent de comment le Myanmar est coincé et qu'il a besoin d'aide... mais ils nous exposent aussi quelques aspects de leur culture comme la danse et les costumes. Ils nous ont souvent demandé de prendre des photos et de les publier sur Internet pour que les gens comprennent que les droits humains sont bafoués au Myamar. C'était un spectacle intéressant, mais cher payé. En même temps, s'ils vont souvent en prison, il faut que leur famille ait des réserves!! Disons aussi que leur genre de comédie ne correspond pas du tout à celle des Occidentaux et ils se répètent énormément. Il faut essayer de se mettre dans l'esprit de l'endroit pour pouvoir apprécier au maximum sinon, ça fait un peu boboche. Quoiqu'il en soit, je suis contente d'y être allée et de les avoir encouragés car ils sont très peu à oser – peu importe le risque – élever la voix. En plus, le chauffeur de trishaw qui nous y a amené nous a suggéré un restaurant qui servait un curry typique excellent dans un restaurant où... par hasard dînait l'équipe de football du Myanmar (dont faisait partie un Camerounais qui aurait vraiment souhaité être notre ami!).

Sinon, nous sommes allées évidement au marché (ou une madame nous a fait cadeau de boules de sucres que je voulais acheter... ça a été long, mais on a fini par comprendre qu'elle ne voulait pas qu'on paie!), nous avons fait un grand tour à pied de la ville, et sommes allées à Amarapura en bus local. C'est une ville à 20 minutes de Mandalay où l'on peut voir le plus long pont de bois du monde. Pour se rendre, nous avons sauté dans un bus à moitié rempli de melons et nous avons du dire au chauffeur combien ça devait nous coûter il inventait des prix faramineux, alors je lui ai dis que les locaux payaient tant et nous, le double, mais pas le quadruple. Il a rit et ça a été ça. Au moins ce n'est pas compliqué de s'expliquer ici! Pour se rendre au pont, nous avons traversé le marché et le village où les gens étaient super contents de nous voir. Rendu là, nous l'avons traversé. Étant donné les vacances, il y avait beaucoup de locaux et nous avons donc été prises en photo à plusieurs reprises!

Ce soir là, nous avons été invitées par un gars à aller pique niquer le lendemain à la campagne. Il voulait nous amener à Toddy, un village réputé pour son alcool de palme. Nous avons accepté à condition d'être ramenées pour 16h30 à l'hôtel... nous avions un bus le soir même.

Le lendemain, nous sommes donc parties en tant que passagères de scooters vers Toddy. La route était mauvaise et ça nous a pris 40 minutes. Dans le village, ils se sont arrêtés dans une maison pour demander une casserole et de l'huile. Équipement en main, nous sommes allés dans la rizière où ils ont fait frire des rouleaux de printemps et des saucisses. Après un certain temps, ce n'était plus assez, alors des œufs et du riz ont été rajoutés au menu. La seule partie désagréable : ledit alcool de palme. YARK. C'est le pire des pires. Ça vient des feuilles de palmiers et plus de temps on attend avant de le boire, plus c'est alcoolisé et moins c'est sucré. C'est si mauvais! Au moins, nous avons pu voir des ''cueilleurs'' d'alcool de palme à l'œuvre... en train de monter dans les palmiers pour aller récolter le liquide blanchâtre (et plein d'abeilles mortes dedans) qui s'est accumulé dans les pots installés là-haut. J'ai bien aimé les regarder faire, surtout installer leur échelle super molle en bambou (et pas assez longue) que la CSST n'aurait jamais accepté (comme tout ce qui est fait en Asie en fait!!)

Pendant quelques heures, nous avons discuté vie en général et politique. Il va y avoir des élections au Myanmar en 2010. La junte a voté plusieurs lois pour en exclure Aung San Suu Kyi, mais les gens ne semblent pas être au courant de ces tactiques déloyales. Les gars disaient que les gens ne voulaient pas se soulever car ils avaient peur pour leurs familles. Ils étaient tous sûr qu'ils seraient tués. En même temps, ils veulent des droits. Je ne sais pas comment il s'en sortiront, mais ils ne semblent pas être prêts à faire une révolution. J'espère que je me trompe un peu!

Nous avons appris que c'était facile pour eux de sortir du pays pour aller voyager ou travailler en Asie du sud-est, mais pas ailleurs. De toute façon, ça reste possible seulement pour une minorité plus aisée.

Bref, parle parle jase jase, ils ne veulent pas qu'on parte de Mandalay ce soir et ça commence à devenir agaçant parce qu'il faut partir et ils ne bougent pas malgré nos pressions. Quand ils ont fini par comprendre que nous voulions vraiment partir, il était très tard, alors celui avec lequel j'étais sur la moto s'est mis à aller à une vitesse super dangereuse, surtout quand on considère la qualité de la route. Il jouait au petit con disons. Il ne voulait pas ralentir et j'étais en *****. Disons que ça m'a laissé un arrière goût amer, mais en même temps j'étais contente d'avoir été avec lui et pas Amélie parce que j'aurais été encore plus fâchée s'il y avait eu la possibilité qu'il lui arrive quelque chose!

Je vais tenter de me détacher de cet aspect désagréable de la journée et retenir juste le bon qui en est ressorti :)

p.s. Quand on a fait deviner nos âges, ils croyaient qu'on avait : Amélie 30 ans et moi 35. Non mais!


Jours 147 – 148 : Pathein

Pour se rendre à Pathein, nous avons pris notre bus de nuit de Mandalay (qui a été quand même plus confortable et ''agréable'' que lors de notre dernière nuit sur la route) pour arriver à Rangoon à 5h30 du matin. De là, nous avons pris un taxi pour la moitié du prix qu'il nous demandait (et c'était encore trop) pour se rendre à l'autre station du bus... de laquelle partaient les bus allant vers l'ouest (4 heures de trajet). Il faisait frais, mais pas froid et c'était extrêmement humide et brumeux. Pas génial.

Arrivées à Pathein, nous nous rendons à l'hôtel qui est tout aussi moyen que l'humidité, mais qui est quand même ok (jusqu'à ce que nous nous rendions compte que nous partagions l'espace avec un rat même pas peureux qui se dandine devant nous... et des souris qui se battent et qu'il faut faire sortir à coup de bouteille d'eau). Oh well.

À Pathein (très petite ville), nous nous sommes promenées dans le marché, nous avons mangé chez des Chinoises obèses et trop contentes et chez des Birmans attentionnés, le bord de l'eau, la pagode principale (de nuit avec des balayeurs à deux balais qui bougeaient si vite, qu'on aurait dit un mirage) ET un atelier de fabrication de parapluies et parasols en papier. Trop bien. Ça prend 1 semaine faire un parasol et il y en a de toutes les couleurs. Certains ont des motifs de style Mandalay (avec des fleurs) ou Bagan (des dessins). Ils en font en soie pour exporter en Chine et ceux en papier, ils les traitent pour qu'ils soient résistants à l'eau. Ils les appellent les parapluies à moines.

Mais le ''highlight'' de notre 2 jours dans cette mini ville, c'est la rencontre de Thein. Nous nous sommes faites amies avec un jeune gars sérieux et drôle à la fois. Orphelin depuis plusieurs années (son père est mort dans un accident de vélo... mais lui a survécu avec le fémur cassé, puis sa mère est morte peu après), il est le plus vieux d'une famille de 4. Il a arrêté d'aller à l'école au secondaire pour subvenir aux besoins de sa famille, mais il a décidé d'apprendre l'anglais et de s'éduquer lui-même. Il a même payé pour l'Université de sa petite soeur. Bref, il parle bien anglais et a une opinion politique forte. Il n'aime pas son pays à cause de gouvernement bien sûr, mais aussi à cause du malheur qu'il voit dans les yeux de ses habitants. Il dit que derrière tous les sourires il y a quelque chose de caché et qu'ils ne sont pas toujours gratuits comme le pensent les touristes. Il ne nie pas que dans les campagnes ou ailleurs que dans les villes ils soient sentis, mais c'est aussi beaucoup la curiosité et le nouveau plutôt qu'une gentillesse innée. Vrai ou faux ? Je ne le saurai jamais. Il est exaspéré par la pauvreté, il trouve ça atroce que tant d'enfants doivent abandonner l'école pour travailler (c'est vrai que tous les restaurants ont de très jeunes employés... dès 7-8 ans), il trouve dommage de penser que son pays va en baver encore longtemps avant d'être ''libre'' puisque selon lui, les Birmans sont peureux et ils attendent qu'on les sauvent au lieu de tenter de se sauver eux-mêmes. Cette dernière affirmation, j'y crois un peu à cause des conversations que nous avons eu avec plusieurs personnes. Ils veulent que nous, les étrangers, venions manifester chez eux, que nous partions un mouvement, que nous fassions la révolution car pour eux et leurs familles, c'est trop dangereux.

Vous vous en doutez, nous avons beaucoup parlé et passé du bon temps ensemble pendant ces deux courts jours. Le matin de notre départ, il est venu nous dire au revoir à la station d'autobus, il nous a donné plein de conseils sur notre prochaine destination puisqu'il y a longtemps travaillé (on a eu droit à une énumération de qui croire et qui éviter pour ne pas se faire avoir, et les trucs pour économiser :)) De mon côté, je lui ai souhaité bonne chance dans son projet d'aller travailler au Cambodge (il était aller en Thaïlande, mais il s'ennuyait trop de ses sœurs et amis, il était revenu). J'espère pour lui que cette fois-ci ça fonctionnera et qu'il ne reviendra pas déçu comme après la Thaïlande où il a rencontré plein de travailleurs du Myanmar qui n'avaient aucun droit, qu'on abusait en plus de leur donner un salaire dérisoire... bref, de plein de ses ''frères'' et ''sœurs'' qui étaient maltraités et malheureux.

Notre arrêt dans cette ville s'est terminé après un déjeuner tardif dans un centre de thé. Le principe c'est que le thé chinois est gratuit, mais évidement, tu peux commander autre chose. Il y a des collations à manger sur toutes les tables, plein de variétés. Chaque morceau coûte 10 sous. Pendant que nous mangions nos bananes frites, des jeunes moines sont arrivés pour demander à manger ou de l'argent. On le sait parce qu'ils arrivent avec leurs bols à provision. Ils se placent devant toi et attendent soit un non ou quelque chose. J'ai regardé le premier et je lui ai dis en français : tu veux un samosa toi ? Évidement il a compris samosa, alors il s'est mis à rire et il a dit quoi avec un regard timide. Le deuxième, je lui ai dis tu préfères ça ou ça ? Il nous a pointé une sorte de gâteau au riz collant. Il l'a eu. C'était un beau moment comique!

Jours 149 – 150 – 151 – 152 : Chaung Tha Beach

Le trajet pour se rendre à Chaung Tha a été atrocement spécial. À bord d'un minibus nous sommes montées en sachant que le trajet serait plus long que prévu puisqu'un pont s'était écroulé et qu'il fallait faire un détour. Le détour : une route de terre sèche. Pas le choix.

Nos places étaient près de la porte, mais à la place de l'espace pour les jambes, il y avait un énorme bidon d'essence plein de crasse et d'huile avec juste devant, une bombonne d'air comprimé et un autre bidon plein juste à côté. Partout ailleurs, les gens n'avaient pas de place pour leurs jambes non plus puisque les sacs de riz étaient empilés partout. Nous avions lu que les sacs de riz avaient plus de valeur que les passagers... je n'ai plus de difficulté à y croire.

Après une heure de route, nous sommes arrivés sur la partie ''difficile'' de trajet. Pendant une heure, nous avons zigzaguer sur cette route de terre (qui faisaient des petites dunes). Les nuages de poussière étaient si épais que le chauffeur de bus devait souvent arrêté. Comme des tourbillons, les nuages rentraient dans le bus pour nous asphyxier. Heureusement nous avions des masques. Nous sommes arrivés à destination oranges et couverts d'une couche de route! Même dans les segments moins poussiéreux c'était dangereux. Les routes étaient en construction (avec leurs techniques d'il y a 100 ans, c'est long, ça prend de la place et en bout de ligne, ce n'est même pas bien fait...une nouvelle route est déjà pleine de trous!) et il y avait une voie pour les deux sens de trafic. Heureusement, nous avons failli faire un face à face qu'une fois... et sinon, un pick-up bus est décédé devant nous dans une pente, mais il ne nous ait rien arrivé. Je dois dire que j'espérais fort parce qu'avec toute l'essence que nous avions à bord... en plus assises dessus, ça aurait été très laid.

Chaung Tha, c'est une petite ville de bord de mer où les fruits de mer sont délicieux et on pourrait dire ''gratuits'' tellement ce n'est pas cher! Côté moins le fun, c'est que les locaux propriétaires de guesthouses sont en guerre. La compétition est féroce et effrayante. Ils ont tous des gardes de sécurité (au moins ça crée de l'emploi!). Nous avons abouti à l'hôtel où travaille l'ami de Thein. Il a une commission quand il ramène des clients, mais ça ne change pas le prix de l'hôtel. Nous avions lu ça et nous nous le sommes fait expliquer quelques fois, oui il y a une commission, mais ça ne change rien pour nous... ça fait juste, encore une fois, créer de l'emploi. En fait, ça aide les gens à faire un peu plus de sous et ça peut être n'importe qui. Tant mieux.

Dans ce petit village qui a été pas mal ravagé par le cyclone Nargis en 2008, il n'y a pas d'Internet, quelques guesthouses et ... la mer! Peut-être n'est-elle pas aussi belle qu'en Thaïlande, mais elle a le grand avantage de recevoir très peu de touristes. En fait, non. Il y a peu de touristes blancs c'est vrai, mais, pendant les vacances scolaires l'endroit est bondé de touristes locaux. Comme les examens viennent de se terminer, les familles ont commencé à débarquer par dizaine pendant que nous y étions.

C'est vraiment une expérience culturelle. Ils se lèvent très tôt le matin pour aller se baigner... tous habillés. Certains ont des maillots style années 50, mais la plupart se baignent avec leurs vêtements habituels. Ils adorent les tubes pour flotter, faire du vélo sur le sable et jouer au soccer ou au cerf-volant sur le bord de l'eau. Comme je disais, ils y vont très tôt parce que vers 11 heures, quand il commence à faire plus chaud et vraiment soleil, ils rentrent à l'hôtel... jusqu'à environ 15h30 où soudainement, tout le monde retourne à l'eau. Ça rit, ça joue et les gens sortent de l'eau au coucher du soleil. Ils sont adorables. Surtout notre voisin à l'hôtel qui a environ 60 ans et qui va à l'eau avec son tube vert pastel (avec des petits cœurs roses). L'eau était bonne, le sable était doux et je pense que c'est ici que je me suis le plus baignée du voyage!

Bien sûr, avec la plage vient les fruits de mer! Ça coûte moins cher manger de la pieuvre, du calmar, des grosses crevettes, du crabe et du poisson que de manger du poulet. Sans problème... il faut en profiter!

C'est ça qui se sera passé à Chaung Tha. Nous avons lu, nous avons mangé des fruits de mer, nous avons trouvé cute le gardien de sécurité qui parle aux oies, nous avons observé les dites oies, nous n'avons pas eu très chaud, nous avons regardé les vacanciers avoir du plaisir sur la plage et nous avons jasé (avec des locaux, une Suisse qui s'en va rejoindre au Japon un gars qui habite Tokyo et dont mon amie de Lausanne m'avait donné le nom pour que je lui pose des questions concernant notre escale d'une semaine!)... et un Israélien GÉNIAL qui est dans mon top des gens intéressants rencontrés en voyage)


Jours 153 – 154 -155 : Rangoon

De retour dans la capitale ça fait du bien après cette courte période de ''rien faire''. Le trajet a été long car le pont cassé qui nous a obligé à prendre une route de terre quelques jours auparavant n'était pas réparé. Il a donc fallu prendre un bateau et changer d'autobus. C'était le chaos sur la rivière, plein de bateaux qui se foncent dedans et nous en petites boules dedans avec nos gros sacs sur le dos... Disons que les jambes ont forcé. Heureux hasard, nous avons croisé Thein qui allait reconduire un client à Chuang Tha!

Bref, nous sommes arrivées en fin d'après-midi et notre taxi a pris beaucoup de temps avant de partir de la station de bus car il attendait d'avoir plus de passagers. Nous sommes finalement arrivées à notre destination finale... pour nos derniers moments dans ce pays merveilleux.

Nos derniers jours se résument par BEAUCOUP de marche. Nous sommes allées dans tous les sens et de tous les côtés, dans les marchés, dans les pagodes, sur le bord de l'eau, dans les petites rues et sur les grosses artères. Allez et venues.

Nous nous sommes fait saluer autant qu'à l'habitude, nous avons été suivies par deux ''guides'' qui ne parlent pas anglais, qui ne nous ont rien appris et qui voulaient être payés pour leurs services (lesquels ?), nous avons jasé avec un moine qui rêve d'apprendre l'anglais (ça en dit long sur la profondeur de notre conversation), nous avons eu droit à un regard privilégié sur une partie ''cachée'' de Rangoon où les touristes ne vont jamais puisque ça passe à travers des monastères et un petit bidonville construit sur un cimetière. À cet endroit, il y avait un monsieur qui tentait de nous expliquer que c'était un tombeau vieux de 140 ans, mais la date de décès écrite dessus était le 4 novemre 1951 (drôle de hasard, c'est l'anniversaire de mon papa).

Nous sommes allées contourner la Sule Paya, nous avons observé l'intérieur de d'autres pagodes... de l'extérieur à cause des frais gouvernementaux (pas décevant, on voit tout de la porte!). Nous sommes arrêtées à la gratuite et merveilleuse Chaukhtagyi Pagoda où se trouve le Buddha paresseux qui est superbe. Il est immense, il a les pieds décorés, une couronne de pierres précieuses et un sourire coquet (oui oui!). Ensuite, la très grande, très riche et très populaire Shwedagon Paya. Celle-là, il fallait payer et nous l'avons fait puisqu'elle faisait partie de nos trois sites payants préalablement choisis. C'est la pagode la plus importante du Myanmar et il semble que tout bouddhiste rêve d'y aller au moins une fois dans sa vie. Elle est immense et recouverte d'or et de pierres précieuses. Les escaliers pour s'y rendre sont impressionnants, il y a plein de petits kiosques pour acheter des offrandes au long desquels se succèdent de grosses colonnes rouges, noires et or. Au dessus de celles-ci, il y a des peintures relatant l'histoire de l'endroit. La première pagode à cet endroit daterait d'il y a 2500 ans. Mais la version actuelle (tremblements de terre, catastrophes naturelles et humaines diverses l'ayant détruite à multiples reprises) aurait été construite en 1769, mais elle est sans cesse restaurée. Cette pagode et tous les stupas et Bouddhas qui s'y trouvent brillent tellement qu'il est difficile de garder les yeux ouverts. Ce qu'il y a de drôle là-dedans, c'est que beaucoup de monde semblent venir y faire la sieste. Partout des gens dorment à l'ombre des mini temples qui composent la fameuse pagode. Il y aussi un Buddha géant que tu peux ventiler comme offrande. Il y a une corde qui pend du plafond et en tirant dessus, ça fait bouger un éventail tout aussi géant que le Bouddha!!! C'est un endroit assez magique à cause de sa splendeur, mais aussi de l'importance qu'il occupe aux yeux de son peuple.

Rangoon est vraiment une ville où il fait bon être. Mis à part que nous avons tout le temps les pieds et les jambes sales tellement c'est pollué et crasseux, ce n'est pas aussi dramatique que l'Inde. La vie se passe dans la rue, dans les centres de thé, autour des petits magasins et des kiosques à noix de bétel. Tout ça au son des voitures en mauvais états (il n'y pas de scooters ici contrairement au reste du pays), des cris de vendeurs de billets de bus, des rires sur les coins de rues, des raclements de gorge et des crachats, des Mingalaba qui viennent de partout, des hits musicaux qui jouent dans les restaurants (quand il y a de l'électricité), des génératrices (quand il n'y en a pas), des enfants qui jouent, etc.

Ils sont encore loin derrière leurs voisins, mais c'est ce qui fait le charme du pays et de ses habitants. On a réellement le sentiment d'être ailleurs et d'avoir du nouveau à découvrir... Dommage que le visa ne soit que d'un mois, ça pourrait être intéressant de s'installer quelque part pour vivre à leur rythme. Maintenant que j'ai vu ''ce qu'il y avait à voir'', je vais pouvoir revenir et passer encore plus de temps à
voir ce qu'il y a vraiment à voir (ou plutôt à rencontrer) : les gens. Nous savions que nous ne venions pas nécessairement voir des choses, mais plutôt rencontrer des individus... et nous avons rencontré un peuple et une culture qui ne nous a pas déçu.


Ce qui m'a marquée au Myanmar :

Ce pays qui a longtemps été isolé du reste du monde à cause de sa situation politique, se démarque par sa simplicité et sa différence du reste de l'Asie du sud-est. Plus semblable à l'Inde (un peu plus propre et beaucoup moins peuplé), cette société n'est pas aussi ''avancée'' (si je peux dire) que ses voisins. Les vêtements et habitudes occidentales y sont moins présentes, les cellulaires ne sont pas toujours en train de sonner... et par endroit, le tourisme est encore un fait nouveau.

Les gens veulent que les touristes viennent, ils veulent des nouvelles, des informations et des histoires sur l'extérieur et ils veulent avoir l'impression qu'on ne les oublie pas. Ils veulent voir qu'il y a de l'espoir et ce, même s'ils ont peur d'en avoir. Le problème c'est que cette peur les handicapent. Nous nous sommes fait dire que nous devrions revenir au pays pour aider à la révolution... et même la mener. J'ai du expliquer que des étrangers ne pouvaient pas faire le travail pour eux... qu'ils étaient maîtres de leur pays et que, de toute façon, nous ne saurions pas utiles car les habitants du Myanmar ne s'identifieraient pas à nous comme ils le feraient à un des leur et, par conséquent, ils ne suivraient pas le mouvement. Ils doivent apprendre qu'ils sont les seuls à pouvoir changer la situation et que personne ne pourra le faire pour eux. Malheureusement.

Sinon, dans le quotidien :

- Ils mangent beaucoup plus salé et sucré que dans les pays environnants.
- Ils utilisent encore des tracteurs antiques et majoritairement des charrettes à bœufs.
- Il y a des cruches d'eau en terre cuite avec une tasse à côté installés partout dans les villes, les villages et sur le bord des routes. Je ne sais pas qui les remplies, mais elles sont populaires.
- Ils chiquent des noix de bétel et on voit partout des petits kiosques qui en préparent.
- Les femmes (et à l'occasion les hommes) portent leurs paquets sur la tête. Des fois, il s'agit de petites tables pleines de nourritures!
- Les sonnettes et boîtes aux lettres cordes à Rangoon.
- Leur crème solaire qui devient un maquillage... et qui a parfois l'air d'un masque lorsqu'il y en a beaucoup (c'est le cas surtout en campagne).
- Le nombre de sœurs bouddhistes. Il y en avait aussi au Laos en Thaïlande et au Cambodge, mais certainement pas autant. La tête rasée, elles ont un superbe uniforme rose.
- Nous l'avons vu partout, mais nous avons réalisé ici à quel point la vie de moine est en quelque sorte une vie de mendicité. Ils sont toujours en train de demander de l'argent et de la nourriture. C'est normal, c'est la coutume, mais quand on voit des personnes très pauvres (qui doivent avoir de la difficulté à s'auto-suffire) qui donnent à manger à d'autres... c'est beau, mais c'est très spécial pour un oeil extérieur comme le nôtre.
- La cloche que les moines sonnent le matin pour annoncer qu'une lignée de ses compatriotes vont passer sous peu pour collecter les dons de la journée.
- Les voix qui baissent pour devenir des chuchotements à l'approche de la police ou d'un militaire.
- Le manque d'électricité constant... et par conséquent, le bruit des génératrices.
- Le fait que des familles offrent de l'électricité (lampe au-dessus de leur coin de prière) en offrande à Bouddha.
- Le fait que les serveurs dans les restaurants (même les petits dans la rue) nous offre des chaises pour nos sacs-à-dos.
- Que la population musulmane soit assez importante pour que les cinq prières soient récitées dans des hauts-parleurs à Mandalay et Rangoon.
- Le nombre de Chinois et d'Indiens... par conséquent leur influence et leur très grande présence.
- Le nombre de kiosques de faiseurs de noix de bétel (surtout à Rangoon... 2 par coin de rue minimum!)
- L'audace des Moustaches Brothers.
- Le manque d'enthousiasme à l'annonce d'élections ''démocratiques'' pour 2010.
- Leurs émissions de télévision, leurs films et leur musique sont vraiment meilleurs qu'ailleurs en Asie!
- Ils reprennent des mélodies de chansons occidentales et changent les paroles pour les adapter à eux. Nous avons donc souvent (mais pas généralement) l'impression de connaître leur musique. On a eu droit à leur version de Haut les mains!
- Les femmes veulent nous faire goûter et nous faire découvrir leur pays... et il y a trop souvent (mais évidement vraiment pas tout le temps) le mari derrière qui demande de l'argent. À l'inverse, les femmes sont plus réservées et les hommes n'ont aucune gêne à nous lancer un bonjour!
- Ils ont leur propre industrie de boissons gazeuses... J'ai donc bu beaucoup de Star Cola... leur version maison du coke.
- Le nombre d'enfants (souvent très jeunes) qui travaillent au lieu d'aller à l'école.
- La pollution est atroce et comme la sécheresse est extrême, tous les cours d'eau sont à secs et on voit tous les déchets qui se retrouvent dans le lit des cours d'eau.
- Parlant sécheresse, il paraît que c'est la pire depuis des années.
- La saison des avocats et des fraises : on aime!
- Les restrictions de mouvements pour les touristes est chiante. On ne veut pas payer de permis et de guides gouvernementaux (etc.), alors nous sommes restreints, alors qu'il y a tant à voir.
- Les femmes et les hommes se donnent ici plus d'affection publique que partout ailleurs où nous avons été dans les derniers mois.
- Les femmes ont on bon statut. Souvent, c'est à la femme de la maison que nous avons du nous adresser, c'est à elles que nous achetons, etc. Bref, le niveau entre les sexes semble être égal... ou du moins presque!
- Le nombre de Mingalaba (bonjour) qui nous ont été lancés. J'ai souvent dit que j'étais impressionnée par le nombre de salutations que nous recevions lorsque nous étions à moto... mais là, ça n'a rien à voir, c'est exposant 1000. On devrait compter ceux qui ne nous parlent pas au lieu des autres... au point que ça en devient épuisant puisqu'on veut répondre à tout le monde! Comme des stars (Amélie aimait beaucoup et se prêtait beaucoup au jeu... adorable!), nous avons envoyé la main au pays en entier :)
- Les femmes sur la plage qui tentent de nous vendent des fruits de mer frais qui baignent dans leur bassin d'eau... mais nous sommes en maillot sur une chaise longue avec un livre... qu'est-ce que je vais faire avec ton calmar si je te l'achète ?
- Ils mangent vraiment beaucoup d'œufs. Ils achètent des petits sacs de mini oeufs et mangent ça comme des peanuts.
- Pour attirer l'attention des serveurs dans les restaurants (ou des gens en général), ils font un bruit de bouche que nous faisons pour attirer l'attention des chats et des chiens.
- Les bus sont étonnamment souvent à l'heure.
- C'est le pays de la mouche transgénique. Elles sont si grosses, ça fait peur... et il y en a plus qu'ailleurs on dirait.
- Quand ils mangent, du curry... leurs plats sont constitués de 90% de riz et de 10% de curry.
- Ils mangent des poussins (tout droit sortis de l'œuf) rôtis. Un peu troublant pour nous.
- Partout sur le bord des routes il y a des gens qui ont des bols en argent et qui les brandissent à la vue des passants pour espérer recevoir un don qui servira aux moines.
- Ils sont des gros fumeurs... Certains de cigares fait avec des feuilles (1 sous par cigare) de tabac et d'autres avec du bambou (plus rare). Dans les restaurants, on peut commander des cigarettes comme on commande un plat!
- L'ergonomie des trishaw (qui ne ressemble pas à ce que j'ai pu voir ailleurs)
- L'état des bus et des taxis qui nous fait craindre pour notre vie à chaque fois qu'on monte dedans tellement ils sont mal en point!
- Le fait qu'ils nous offrent des chaises pour nos sacs-à-dos dans les restaurants.
- Le nombre de petits sacs qu'ils utilisent pour vendre un curry à emporter. Un petit sac pour 3 tranches de concombres, un petit sac pour une cuillère à soupe de curry, une cuillère à soupe de lentilles, etc.
- La majorité (très grande majorité) des hommes portent encore le longyi (jupes longues).
- Nous avons vu une femme au long cou. Nous l'avons vu d'un bateau, elle était assise à sa fenêtre. Ça m'a vraiment marquée. C'est si impressionnant! En même temps c'est très triste car cette coutume est presque disparu... les jeunes femmes continues quand même à se faire allonger le cou dès qu'elles sont jeunes car leurs familles espèrent pouvoir faire de l'argent en les exposant pour les touristes... ou en les vendant à la Thaïlande :(
- Les techniques de construction de routes qui semblent dater du Moyen-Âge (idem pour l'équipement).
- Le nombre de fois où nous nous sommes fait contrôlées et avons dû donner nos informations de passeports aux forces de l'ordre.
- Le fait qu'ils conduisent à droite malgré le fait qu'ils aient été colonisés par les Anglais (choix de la junte qui voulait se distancier le plus possible de ses colonisateurs).
- La noirceur de la rue le soir quand il n'y a plus d'électricité.
- À 21h30, tout le monde est couché.

Il y a tant de choses qui marquent au Myanmar simplement parce que c'est un pays marquant!

lundi 22 février 2010

Jours : 124 – 125 – 126 : Kho Phi Phi

Kho Phi Phi c'est considéré comme L'île par excellence! La plage (Maya Bay) qui a été dans le film The Beach a mis (plus que jamais) l'endroit sur la carte touristique. Un peu plus de 10 ans plus tard, les touristes y débarquent en masse. Et quand je dis en masse c'est en MASSE. Le village de Tonsai est bondé de gens venus de partout profiter de ce superbe endroit... Pour fuir la foule, il faut aller dans des ''resorts'' qui se trouvent à l'autre bout de l'île et qui coûtent la peau des fesses. Bref, l'endroit perd un peu de son charme par l'abondance de touristes. Je veux toujours être la seule, mais en Thaïlande c'est plus impossible qu'ailleurs j'ai l'impression... et surtout pas dans ces petits paradis aquatiques où on peut bronzer, se baigner, plonger et se remplir les yeux de beauté. Les masses en moins ce serait donc sûrement parfait. Il aurait fallu venir il y a de ça 40 ans! Tout est extrêmement cher, tout est occidental, tout est arrangé pour les touristes... mais c'est magnifique!

J'ai profité de ce petit oasis pour guérir mon orteil infecté qui était rendu si gros que je n'arrivais plus à marcher. Après m'être faite porter par les hommes de la gang, par Gene Hannah et Amélie, après avoir mis de l'ancti-bactérien, de n'avoir vu aucune amélioration... j'ai décidé d'aller à l'hôpital! Erreur, c'était n'importe quoi, j'ai donc continué à me soigner moi-même avec l'aide de mes co-voyageurs! J'ai réussi, mais j'ai du y mettre le paquet! Mission presqu'accomplie! Je ne veux pas m'avancer, mais ça s'en vient... vive l'artillerie lourde et les endroits où on peut se promener à vitesse d'escargot dans les petites rues touristiques et profiter des arrières rues plus calmes et plus thailandaises pleines de petites restaurants SIIIII bons!

Jours 120 – 121 – 123 : Krabi

Retour sur le continent dans la ville de Krabi. Krabi c'est une des plus belles provinces de la Thaïlande, mais la ville en tant que telle est juste agréable sans être magnifique. La beauté c'est une fois sur le bord de l'eau. L'eau est magnifique. On pourrait comparé à la Baie d'Halong au Vietnam (sauf pour la couleur de l'eau). Il y plein de petites montagnes de roches à l'horizon, le sable des petites îles au large est blanc, blanc, blanc. Nous avons loué des scooters et nous sommes tous partis à la découverte des environs! Nous avons aboutit à des sources d'eau chaudes super sympathiques! Le trajet était long et les fesses douloureuses, mais nous avons croisé plein d'éléphants et de Singapouriens en voyage!

Nous avons aussi été naviguer avec un groupe de touristes dans les îles avoisinantes. Les plages (bondées) de sable blanc et d'eau turquoise... l'eau chaude, le soleil, les îles vertes et rocheuses... les amis, un tas de touristes (ouin), plein de poissons, de la joie... belle journée!

Non seulement, nous avons eu des beaux moment, des belles soirées, des bons repas, mais en plus, nos chambre étaient parfaites! PARFAIT (surtout le dernier souper au marché de nuit :D)

Jours 117 – 118 – 119 : Kho Phagnan

Une autre île où nous n'avons rien fait dans notre ''beach room'' comme ils l'appellent... On aurait pu plonger de notre balcon (mais étant donné le peu de profondeur, nous nous sommes abstenus!) Qu'avons nous fait ? Mangé, jasé, nous nous sommes baignés et rebaignés... c'est pas mal tout! Il y avait le black moon party, mais personne n'y est allé! Ça aurait été amusant et intéressant de se promener sur l'île, mais les routes étant vraiment très mauvaises, nous nous sommes abstenus. Mon côté exporateur se sent abandonné... par moment, ça me rend triste, mais avec des amis, ça appaise un peu la ''tristesse'' :)

mardi 16 février 2010

Jours 112 – 113 – 114 – 115 – 116 : Kho Tao

Bye bye la ville, salut la plage! Premier stop : Kho Tao sur la côte est! Geneviève avait un contact ici pour faire nos cartes de plongée, alors voilà, nous y sommes arrivés après une nuit de bus inconfortable et deux heures de bateau. Les motos louées (une moto coûte 5$ par jour à louer et un taxi pour 4 kilomètres coûte 12$.... le calcul a vite été fait), bungalows sur la plage choisis, nous avons commencé notre séjour dans le sud en passant la journée sur la plage... dans une jolie petite baie! Le soir venu, il était toutefois temps d'être plus sérieux car nous commencions nos cours théorique pour devenir plongeurs certifiés PADI. Bon, honnêtement, je ne regrette pas de l'avoir fait... c'était très cool, mais je ne l'aurais sûrement pas fait sans être en groupe car moi et l'eau, c'est pas toujours gagnant. Disons que je ne pourrais définitivement pas me faire qualifier de poisson dans l'eau! Au moins, ce n'était vraiment pas difficile!

Nous avions étudié l'équipement, les effets de la plongée, comment rester en vie et en santé et s'assurer que notre binôme (partenaire) le restait tout autant, comment calculer nos temps et profondeurs de plongée pour pas que l'azote dans notre corps soit trop concentrée, nous avons travaillé sur notre respiration, etc. C'était très enrichissant!

Ça se résume en fait à un cours théorique, 2 plongées d'exercices (que tu fais en piscine, mais que nous avons fait en mer peu profonde) et 4 plongées en mer dont deux à 18 mètres. Mis à part le mal de mer sur le bateau, les litres d'eau salée et les ampoules immenses, infectées et creuses que m'ont faites mes palmes, les plongées étaient vraiment géniales. J'avais de la difficulté avec ma flottabilité neutre qu'on appelle, mais bon! Mes poids n'étaient jamais les mêmes car on n'arrivait pas à trouver l'idéal! J'ai été capable de tout faire malgré une plongée où je tirais tellement mon air que ça m'a fait paniqué! On a du mettre de l'eau dans nos masques, perdre nos marques, nager sans nos masques, les remettre, même chose pour la veste avec la bombonne, les poids. Nous avons simulé des manques d'air (de nous et nos binômes), travaillé à ne pas trop flotter ou couler, à communiquer sous l'eau et à reconnaître la détresse et les réactions que peuvent avoir un plongeur sous l'eau... Bref, plein de belle choses ahah! Nos plongées étaient d'environ 45 minutes! C'était une super expérience!

Nous avons passé beaucoup de temps à recevoir de la théorie ou à plonger, nous n'avons donc pas fait beaucoup de plage près de nos bungalows! Nous avons tout de même eu le temps de bien manger, de se reposer une journée complète... et d'avoir une inondation dans notre petit chez nous. Amélie se lavait les pieds et le tuyau à explosé... Il a fallu tout enlever du sol tellement l'eau s'accumulait rapidement! Les Thais ne semblaient pas trouver problématique que tout flotte dans la pièce, ça a donc été long avant qu'ils coupent l'eau! Amélie étaient trempée! Ils n'ont pas été très cool avec nous. Ils nous ont accusé d'avoir fait sauter le tuyau! C'est certain que quelqu'un qui se lave les pied n'utilise pas la salle de bain comme elle devrait l'être et, par conséquent, abîme le matériel!

Bebye Kho Tao!

Jours 106 – 107 – 108 -109 – 110 – 111 : Bangkok!

La capitale, la fameuse, bruyante, puante et chaotique ville sud – asisatique que tout le monde semble trouver moche en arrivant et aimer mieux à la fin de leur voyage. Nous n'étions pas au début de notre périple, c'est peut-être pour cela que je l'ai aimé aussitôt!

Nous avions plusieurs missions : se faire faire un visa pour notre prochaine destination, aller à l'aéroport chercher Mylène et le lendemain Geneviève, poster des ''personnal belongings'' (c'est ce qu'il faut écrire sur la boîte!), trouver un guide pas cher pour notre escale d'une semaine au Japon, acheter la passe de train de 7 jours pour ledit Japon (il faut l'acheter à l'extérieur du pays pour avoir le prix touriste), passer du temps avec notre ami T (Hollandais surnommé ainsi à cause de notre incapacité à prononcer correctement son nom), aller au marché des 8000 kiosques (Chatuchak), essayer le skytrain, le métro, le bus, et finalement, visiter les principaux sites et quartiers de la ville!

Nous avons commencé par une visite à l'ambassade qui nous a amené près du quartier chinois où nous nous sommes ''perdues'' pendant quelques heures... À travers les petites rues, les magasins, les restaurants et les vendeurs ambulants. Nous avons marché au rythme de la foule (qui était très dense), nous avons mangé dans une ruelle à un restaurant qui semblaient populaire... (nous avons compris pourquoi il l'était)! Les portions étaient grosses (alors qu'en Thaïlande elles sont toujours minuscules) et délicieuses. C'était un resto familial. La mamie coupait la viande et était la gardienne du pot à argent, le papi et ses petits enfants faisait des beaux sourires aux clients en prenant les commandes et les parents faisaient à manger. Superbe. J'ai adoré le chaos, les couleurs, les kiosques débordants et l'ambiance du quartier chinois.

Nous sommes revenues à pied jusqu'à l'hôtel. Longue marche qui nous a fait découvrir le Bangkok ''entre les quartiers'' si je peux dire... C'est-à-dire les ''entre-deux'' où les gens oublient de s'arrêter. Nous n'avons pas regretté, les Thaïlandais étaient contents de nous y voir au point de nous regarder remplir notre bouteille d'eau dans une machine avec un sourire fendue jusqu'aux oreilles! Nous avons donc lancé plusieurs sawat dee ka (bonjour) par-ci par là.

Le jour est venu où nous devions aller chercher Mylène à l'aéroport. Nous avons décidé de nous y rendre en transport en commun. Ça nous a pris 3 heures. Joie! Bus + métro + bus + navette! C'était cependant très drôle parce que c'était comme une chasse au trésor! Toujours à avoir à trouver la suite de la ''piste''. Nous y sommes arrivées! Ce soir là comme le soir suivant et plusieurs soirs passés, nous avons mangé, parlé et ris avec T, notre Hollandais préféré.

Notre deuxième escapade vers l'aéroport a été beaucoup plus facile puisque nous l'avons fait en taxi. Geneviève arrivait à 23h30, nous n'avions donc pas à nous soucier du trafic et en plus, nous partagions le taxi à 4 (Myl, Amé, moi et T qui partait ce soir là!!). J'étais très contente de voir GH dans toute son énergie post-vol-ultra-long!

Sinon, dans les endroits que nous avons visité : le Golden Mount, le Grand Palais, le Boudha chanceux, le plus grand des Budhas, des wats, des wats, des wats... Le Grand Palais valait le déplacement (et le billet d'entrée à 12$!!!). Il était majestueux, brillant, éclatant et aveuglant! Plein de fresques peintent avec de l'or, de personnages décorés avec du verres de couleur, de Wats, grandioses, etc. Palais dans lequel se trouve le Budha d'émeraude qui est si vénéré par les Thailandais!

La royauté occupe une place très importante dans la vie des gens. Ils vénèrent leur roi. Ils en mettent des photos partout (même collées au plafond de leur tuk-tuk), on le voit partout dans la ville sur des affiches immenses, etc. C'est FOU!

Sinon, le Golden Mount a été le seul endroit où nous avons pu avoir une vue panoramique de la ville de Bangkok... un temple étant construit sur le ''top'' de cette mini colline, nous pouvions monter à son plus haut étage où trône un autre de ces stupas dorés qui nous aveuglent au soleil... duquel on ne peut se rapprocher que pieds nus sur un sol bouillant (où les moines et les budhistes se trouvent systématiquement un coin à l'ombre pour prier).
Nous avons visité plusieurs Wat et regardé plusieurs fidèles prier, coler des feuilles d'or sur les statues, faire des dons, rencontrer des moines, etc. Lorsqu'il y a beaucoup de gens, c'est le chaos, mais il est presque silencieux, les gens se contournent, se bousculent, mais ils se comprennent et se recueillent ensemble. J'adore.

Côté magasinage, nous sommes allées en skytrain (d'où nous avons eu des vues GÉNIALES de la ville) jusqu'au marché au 8000 kiosques. Immense, seulement le week-end, on peut y acheter de tout... et de rien, y manger, s'y faire masser, socialiser et bref, passer la journée! C'est gros, c'est bruyant, c'est bouillant, c'est bondé et grouillant, c'est toute une expérience culturelle. J'en veux toujours plus d'expériences comme ça! En revenant, nous sommes passées par le marché des fleurs. Il faisait déjà nuit, alors il faisaitt noir, mais des lumières brillaient de tous les kiosques... et inutile de vous dire que ça sentait extrêmement bon!

Sinon, nous avons beaucoup marché, nous sommes tombées sur une manifestation politique des chandails rouges, nous sommes restées prises dans le traffic, nous pensions réussir à déjouer le système des coupons, mais nous nous sommes faites tout de même avoir. Zut. En fait, le système des coupons, c'est très chiant. Nous l'avons refusé souvent car c'est trop emmerdant. Les chauffeurs de tuk-tuk te font faire le tour de la ville pour presque rien ou ... carrément rien et en échange, tu arrêtes dans des boutiques, des agences de voyages, des magasins de couturiers et tu fais semblant de t'intéresser à leur trucs. Quand ils te conduisent dans ces endroits, ils se font donner des coupons d'essence. Bref, nous avons décidé un matin de faire ça car nous devions retourner à l'autre bout de la ville pour aller chercher nos visas et nous voulions visiter quelques temples et autres qui étaient éparpillés un peur partout dans la ville. Nous nous sommes dit que malgré cet aspect chiant des coupons, ça pourrait nous faire économiser beaucoup d'argent et de temps étant donné les distances. En bout de ligne, ça nous a coûté 0$, mais nous avons perdu beaucoup de temps. Notre chauffeur nous a abandonné à un temple en nous disant que son ami continuerait avec nous... mais l'ami, évidement, n'a pas continué avec nous, il a pris d'autres clients qui offraient plus. Ensuite, un autre monsieur nous a pris sur le principe du coupon... mais il a décidé qu'il nous ferait faire des TONNES de boutiques. En plus, les endroits où ils nous amenaient ne voulaient pas lui donner ses coupons parce que c'était trop évident que nous n'acheterions rien. Voir que 2 filles en petits chandails et pantalons pas chers vont se faire faire des robes à 200$! Même qu'une dame dans une agence de voyage m'a dit de ''fuck off'', j'ai donc dit au chauffeur que les gens n'étaient pas dupes et que j'étais tannée de me faire parler bête pour rien du tout. Il s'est mis à m'engueuler quand j'ai refusé de sortir à son 6ème arrêt (on avait une entente pour 4). Il n'a pas voulu nous ramener à notre point de départ, mais nous étions proche à pied... Enfin, c'était terminé!

mardi 2 février 2010

Jour 105 : Vers Bangkok

Je dis vers Bangkok car le trajet nous a pris presque toute la journée malgré la courte distance. Nous voulions le faire ''the real way'', nous l'avons donc fait ''the real way''. En bus, ça prend 1h15, ça coûte relativement cher comparé aux autres options, et c'est une façon moins populaire de voyager pour les Thais. Nous avons donc décidé de marcher jusqu'à la rivière où nous avons sauté sur un traversier (4B). De l'autre côté de la rive, nous avons été acheter notre billet de train pour Bangkok (15B). Le train étant en retard, nous en avonsé pour continuer dans le ''real'' en s'achetant du sticky rice comme collation. Voilà le train qui arrive au loin. Tout le monde descend sur les rails (!!). Soudainement, l'officier de la station se met à siffler en arrêtant un vieil homme qui, à sa vitesse, aurait très bien pu se faire écraser! Il ne faut plus essayer de passer, le train est à la veille d'arriver, ce serait dangereux.

Le train immobile, nous montons en se faufilant vers les quelques places vides. Il fait atrocement chaud. Heureusement, les fenêtres sont grandes ouvertes et il y a un petit vent à peine brûlant. Le trajet est court, ça se fait bien. Arrivées à la station centrale de Bangkok, il est temps de prendre le bus 53 (7B) pour se rendre sur la rue Rambuttri qui nous a été conseillée par des amis. Chaud et long trajet à cause du trafic. Nous finissons par arriver en fin de journée dans un autre oasis touristique! Tout me semble particulièrement cher comparé à ce que nous avons connu dans le nord. Tout es plein '' Yes miss fuullll''. Au oui! Nous sommes dans la période où le tourisme intense en Asie du sud-est commence! Contente d'avoir fait le trajet un peu à l'inverse, évitant ainsi les hordes de voyageurs!

Chiang Mai est une ville ni grosse, ni petite, pas surpeuplée, mais pas déserte... C'est calme, mais animé, c'est une ville comme les autres, mais pleine de temples à visiter. Je me rends compte que je n'ai pris aucune photo là-bas... comme si c'était à mes yeux non photographiable. Bangkok, c'est autre chose... Ça grouille de partout et mes yeux voudraient tout immortaliser. Je me demande vraiment quel effet ça fait de débarquer ici quand on arrive de l'Occident parce que pour nous, il n'y aucune raison d'avoir cette ville en horreur. Nous nous disions même avoir de la difficulté à comprendre pourquoi les gens en disent autant de mal. Bon... nous allons essayer de comprendre ça! L'exploration commencera demain!